Ce
qui suit est un extrait du livre « De l’intellect à l’intuition » d’Alice Ann Bailey, médiatrice du Maitre de
Sagesse Djwal Khul. Cette technique développe la concentration et est sans
danger, praticable par tout aspirant sincère.
« En
général, l’emploi de ce plan est nécessaire pendant plusieurs années, à moins
d’entraînement antérieur ; et ceux-là même qui ont atteint l’étape de la contemplation
se mettent fréquemment à l’épreuve, en se servant d’un plan afin de
s’assurer qu’ils ne sont pas en train de retomber dans un état passif, émotif
et négatif. Voilà ci-après un plan qui a fait ses preuves au cours des sept
dernières années de mon enseignement de la technique [21@228]
de la méditation. Il a été
employé par environ trois mille élèves, avec grand profit, dans la plupart des
cas.
PLAN
DE MÉDITATION.
Pour
le développement de la concentration.
Phases
:
1.
Obtenir le confort et le contrôle du corps physique.
2.
Se rendre compte que la respiration est régulière et rythmique.
3.
Se représenter le triple soi-inférieur (physique, astral et mental)
comme
:
A.
En contact avec l’Ame.
B.
Offrant un passage à l’énergie de l’âme, qui parvient au cerveau
par
l’intermédiaire de l’intellect.
4.
Se concentrer par un acte de volonté. Ceci comporte l’effort de maintenir
l’intellect immuablement fixé sur certains mots de manière à en comprendre
clairement la signification, sans nous laisser distraire par les mots eux-mêmes,
ou par le fait que nous nous efforçons de méditer.
5.
Dire ensuite avec concentration :
"Plus
radieux que le soleil, plus pur que la neige,
plus
subtil que l’éther est le Soi, l’Esprit qui est en
moi.
Je suis ce Soi. Ce Soi, je le suis."
6.
Se concentrer sur la phrase : "O Dieu, tu me vois." L’intellect ne
doit pas faiblir dans l’examen de la signification de l’importance de ces mots,
et de tout ce qu’ils impliquent.
7.
Mettre fin délibérément à ce travail de concentration et dire, toujours en
s’attachant aux idées exprimées et pas aux paroles :"Il est une Paix qui
dépasse toute compréhension ; elle habite
au
coeur de ceux qui vivent dans l’Eternel. Il est une
Puissance
qui renouvelle toute chose ; elle vit en ceux qui
connaissent
l’unité du Soi."
Ceci
est une méditation de débutant. Elle comporte plusieurs centres d’attention, ou
un processus de redressement des pensées et de rappel de la concentration sont
employés. Il y a beaucoup d’autres esquisses de méditation aboutissant aux
mêmes résultats, et davantage encore à l’usage des travailleurs plus
avancés. Il y a des plans de méditation qui sont tracés afin de produire
certains résultats spécifiques, dans certains individus. Mais il est évident
qu’ils ne peuvent être inclus dans un livre comme celui-ci. Seul un plan de
méditation sans
danger peut être communiqué. Dans tous les cas, cependant, la première chose
dont il faille se souvenir, c’est que l’intellect doit être occupé
totalement par la considération des idées,
non par l’effort qu’exige la concentration.
Derrière
chaque mot, derrière chaque phrase, il doit y avoir la volonté de comprendre,
accompagnée d’une activité mentale intense et concentrée.
Au
sixième stade, dans l’effort accompli pour méditer décisivement suivant une
forme qui voile une vérité, il ne devrait plus y avoir rien d’automatique dans
le processus. Il est très facile de se plonger dans un état hypnotique par la répétition
rythmique de certains mots. On raconte que Tennyson suscitait dans sa
conscience un état transcendant, par la répétition de son propre nom. Ceci
n’est pas notre but. La transe, ou condition automatique, est dangereuse. La voie
sûre est celle de l’activité mentale intense, dans les limites du domaine de la
pensée-semence, ou de l’objet de la méditation. Cette activité s’en tient
seulement aux pensées que les mots considérés éveillent. Les mots compris dans
le plan particulier ci-joint illustreront le processus et dépeindront la
succession des pensées :
O
Dieu, tu me vois.
Ce
Dieu est le divin en moi, le Christ immanent, l’Ame.
Depuis
de longs âges, cette âme m’a aperçu et observé.
Aujourd’hui,
pour la première fois, je suis en état de voir
Dieu.
Jusqu’à
maintenant, j’ai été négatif par rapport à cette divine
Réalité.
Une
relation positive devient possible.
Mais
ceci paraît impliquer l’idée d’une dualité.
Cependant,
Moi et Dieu sommes un.
Je
suis Dieu et l’ai été de tout temps.
Donc,
j’ai été vu par mon Soi.
Je
suis ce Soi, ce Soi, je le suis.
Ceci
est facile à écrire mais difficile à pratiquer. L’on aura beaucoup de difficultés
à maintenir une concentration parfaite et à éliminer toutes les pensées ne se
rapportant pas au sujet de la méditation.
J’ai
pu, quelquefois, aider le débutant découragé par son inaptitude à penser quand
et comme il le voulait, en lui donnant le conseil suivant :
imaginez-vous
en train de formuler les notes d’après lesquelles vous parlerez, au
cours d’une conférence sur le sujet de votre méditation. Conduisez votre intellect d’étape en étape et vous
découvrirez que cinq minutes se sont
écoulées sans que votre attention ait fléchi, tant votre intérêt aura été grand.
Il
y a lieu de choisir des vers dont l’effet est positif ; éviter ceux qui suscitent
un état mental expectant et négatif. Une certaine expérience est nécessaire
avant que puissent être employés sans danger des mots tels que "sois attentif
et reconnais que je suis Dieu", formule si souvent choisie par les commençants
bien intentionnés. Ces mots engendrent une tranquillité
beaucoup
trop grande de la part d’une personnalité non entraînée et l’énergie évoquée
stimule la nature psychique. Mr. Comfort souligne cela magnifiquement dans la
lettre déjà citée :
Je
crois qu’une méditation telle que "sois attentif et reconnais que
je suis Dieu", si elle est pratiquée avec trop d’ardeur, peut avoir
des effets désastreux. Plus d’une personnalité peu mûre s’est
ouverte prématurément à une force qui a prévenu son développement
par l’éveil de passions secrètes et d’ambitions auxquelles
il n’était pas en son pouvoir de faire face. La
méditation
: "Je suis Dieu" peut être considérée comme trop directe,
trop efficace, jusqu’à ce que le travailleur sache exactement
de quoi il est question. On ne peut jouer à "l’Ego" et
continuer longtemps la représentation devant les hommes.
La
fin est la maladie, la fatigue désespérée et la perte du chemin,
tandis qu’on le crie aux autres. Il ne s’agit pas d’acquérir
quelque chose à montrer aux hommes. La question est
de savoir de quoi nous sommes faits, en tant que personnalités
; de discerner la Clé d’une force nouvelle et de rendre,
avec une ardente intégrité, toute la nature humaine capable
d’atteindre cette clé et de la tourner. Il m’apparaît que ce
paragraphe concernant la méditation : "Je suis Dieu"contient
un leurre aussi bien qu’un avertissement. Il est vrai que
le temps viendra où chacun de nous opérera du domaine
de
l’Ego et non du domaine de la personnalité ; mais
une complète intégrité de la personnalité doit être établie,
avant que nous puissions supporter la force 1. (
Comfort Will Levington, Letters.)
La
méthode
suggérée plus haut est un chemin sûr, pour le néophyte. Il en est
d’autres qui s’offrent à l’esprit de l’élève intelligent. Des mondes de
pensées
s’ouvrent, que l’intellect peut parcourir à volonté (remarquez ces mots
!)
pourvu qu’ils aient un rapport avec la pensée-semence et soient en
relation
directe avec l’idée choisie, sur laquelle nous cherchons à nous
concentrer. Il
est évident que chaque personne suivra la tendance de son intellect,
artistique, scientifique ou philosophique qui constituera pour elle la
ligne
de moindre résistance.
Chacun
formulera ses concepts à sa façon. Mais, la formule "sois
silencieux"n’est pas une attitude pour nous. Nous supprimons certaines
activités mentales par un intérêt profond, non par une annihilation mentale de
nous-mêmes, ou par
l’adoption d’une méthode qui nous induise en transe et supprime complètement la
pensée. Nous pensons décisivement. Toute personne ayant enseigné la méditation
sait combien il est difficile d’inciter le mystique à quitter son
attitude passive (qui résulte d’un effort en vue de concentrer la nature
émotive) et de le forcer à employer son intellect. Combien de fois entendons-nous
cette phrase : "Je n’aime pas cette technique ; elle est trop intellectuelle
et mentale
et pas du tout spirituelle." En réalité, cela signifie à peu près : Je
suis trop paresseux pour me servir de mon intellect ; je souffre d’inertie
mentale ; je préfère de beaucoup les rhapsodies émotives et l’imposition d’un
état de paix à ma
nature émotive. Je me
sens mieux alors. Cette autre méthode implique trop de travail difficile.
Pourquoi
la spiritualité serait-elle confondue avec les émotions ? Et pourquoi la
connaissance ne serait-elle pas aussi divine que le sentiment ? En vérité, ce
chemin comporte un dur travail, surtout au début, mais il peut être fait, ce
travail, si la paresse initiale est vaincue, et ceux qui ont réussi savent
quelle est sa suprême valeur.
En
concluant, il est bon de noter que la clé du succès est dans la pratique
constante et soutenue. Il nous arrive souvent de constater dans nos rapports
avec nos élèves, de par le monde, que les cerveaux les plus brillants, faute de
persévérer dans leurs efforts, doivent céder la place à des frères bien moins doués,
mais qui possèdent la capacité de s’obstiner à la tâche. Des efforts
spasmodiques ne mènent nulle part ; en fait, ils sont définitivement nuisibles
; ils engendrent un perpétuel sentiment de faillite. Un court moment de travail
accompli chaque jour, fidèlement, pendant une longue période, amènera des résultats
infiniment plus grands que des efforts enthousiastes mais dispersés.
Quelques
minutes de concentration et de méditation régulières produiront des résultats
supérieurs à ceux de plusieurs heures de travail consenties deux ou trois fois
par mois. Il a été dit, en toute vérité, que "la méditation, pour être
effective, ne doit pas être simplement un effort spasmodique, entrepris quand nous
nous y sentons disposés, mais une pression sans rémission de notre volonté".
Souvenons-nous
aussi que la dernière personne à juger des résultats acquis, c’est l’élève
lui-même. Le but qu’il s’est fixé est si merveilleux qu’il a beaucoup plus de
tendance à perdre courage qu’à se montrer satisfait. Le mieux qu’il puisse
faire est d’abandonner purement et simplement toute pensée de réussite
tangible, pour se conformer aux anciennes règles. Ceux qui nous entourent
constateront nos progrès par notre compétence, notre empire sur nous même,
notre stabilité et notre capacité d’aider autrui. Nous avons découvert qu’il
était sage de juger du développement d’un élève à l’élargissement de son champ
de service et à ce que ses amis disent de lui, plutôt que par ce qu’il pense de
lui-même. Notre tâche est d’aller patiemment de l’avant,accomplissant la tâche
demandée, "sans attachement", comme disent les Hindous.
Pour
obtenir le succès, il faut un désir sincère et persistant, une vision précise
de la valeur des résultats, une compréhension du but à atteindre et une
connaissance de la technique de cette méthode, ceci joint à une pression
incessante de la volonté. Telles sont les conditions requises ; elles sont à la
portée de tout
lecteur de ce livre. »
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